Le marché immobilier, après deux années de crise, semble se diriger vers une reprise progressive. Baisse des taux d’intérêt, assouplissement des conditions de crédit, etc. Les signaux de reprise observés en 2024 laissent entrevoir des opportunités pour les professionnels du secteur. Toutefois, la résilience est le mot d’ordre pour 2025. Pour se différencier dans un marché concurrentiel, les professionnels de l’immobilier doivent anticiper et saisir les opportunités qui se dessinent. Cet article vous livre un état des lieux des tendances actuelles et les prévisions pour le marché immobilier en 2025, afin de vous aider à tirer pleinement profit de cette relance.
Etat des lieux du marché immobilier entre 2014 et 2024
Une période de forte croissance solide entre 2015 et 2022
Entre 2015 et 2022, le marché immobilier français a connu une phase de prospérité très importante. Cette dynamique était portée par un contexte favorable :
- Des taux d’intérêt historiquement bas,
- Une forte demande pour les résidences principales et les résidences secondaires,
- Des investissements locatifs,
- Etc.
À cette période, les prix des maisons ont augmenté de 34%, et ceux des appartements de 26,6%, atteignant un pic historique de 1,133 million de transactions en 2021.
Les facteurs ayant ralenti le marché immobilier depuis 2022
La situation a basculé en 2022 avec la montée de l’inflation mondiale. Les banques centrales, comme la BCE, ont relevé leurs taux directeurs pour freiner cette inflation, entraînant une hausse des taux hypothécaires à 3,62 % fin 2023 (contre 1,15% début 2022). Parallèlement, des facteurs tels que l’augmentation des prix des matériaux de construction (voire la pénurie) et les nouvelles réglementations énergétiques (DPE, loi Climat et Résilience…). Cela a considérablement réduit l’accès au crédit, affectant aussi bien les primo-accédants que les investisseurs.
Cette hausse des taux a entraîné :
- Une diminution du pouvoir d’achat immobilier de 11,5% en deux ans ;
- Une chute des transactions à environ 822 000 début 2024, contre 1,1 million en 2022.
Les conséquences ont été particulièrement dures pour les agences immobilières, notamment les petites structures, dont près de 900 ont fermé leurs portes en 2023.
Un marché locatif sous tension
Parallèlement, l’offre de logements en location longue durée a continué de se réduire, en partie à cause de l’essor des locations de courte durée via des plateformes comme Airbnb. Entre 2020 et 2023, les annonces pour ces locations sont passées de 579 000 à 805 000, captant une part croissante des biens disponibles et exacerbant les tensions dans les grandes villes.
Des signaux de reprise encourageants en 2024 : des opportunités à saisir pour les agences
Un contexte favorable grâce à la baisse des taux
Depuis mi-2024, la Banque Centrale Européenne (BCE) a amorcé une réduction de ses taux directeurs. En conséquence, les taux hypothécaires devraient atteindre 2 à 2,5% d’ici fin 2025, rendant le crédit plus abordable pour les ménages et stimulant les transactions.
Le volume des crédits immobiliers a d’ailleurs bondi de 12,2% au deuxième trimestre 2024, marquant un tournant après une forte baisse au début de l’année. Cette dynamique est soutenue par les banques, qui ont assoupli leurs conditions de prêt.
Une stabilisation des prix
En 2024, les prix ont commencé à se stabiliser. Cette stabilisation offre aux agences une meilleure visibilité sur le marché. Cela facilite les négociations et redonne confiance aux acheteurs et aux vendeurs. Le contexte actuel est donc favorable à la relance des transactions. C’est un moment stratégique pour les agences souhaitant capter de nouveaux mandats.
Une hausse du volume des crédits immobiliers
Au deuxième trimestre 2024, le volume des crédits immobiliers a bondi de 12,2%, marquant un renversement de tendance. Les banques, en quête de relance, ont également assoupli leurs conditions de prêt pour faciliter l’accès au financement.
Bon à savoir : La réforme du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) pour les petites surfaces a permis à 140 000 logements de sortir de la catégorie des passoires thermiques. Cela augmente l’offre disponible et facilite également les projets de rénovation et de mise en vente.
Les perspectives et tendances pour le marché immobilier en 2025
Un retour à des taux accessibles
En 2025, les taux devraient descendre entre 2% et 2,5%. Cela pourrait redonner un élan durable au marché immobilier et relancer les investissements (achats locatifs, de résidences principales…).
Évolution des attentes des investisseurs et propriétaires
La demande pour des biens rénovés, conformes aux normes énergétiques, et une expérience client plus personnalisée seront au cœur des préoccupations en 2025. Les agences qui guideront les propriétaires dans l’obtention des aides à la rénovation se positionneront comme des partenaires stratégiques.
En outre, il sera primordial de se différencier en misant sur une expérience client plus personnalisée et innovante. Les agences immobilières qui proposeront des outils modernes (par exemple, des visites virtuelles, des simulations de scénarios de rénovation énergétique, des DPE projeté, etc.) se démarqueront des autres.
La reprise immobilière qui s’annonce en 2025 offre des opportunités majeures, portées par la baisse des taux et une demande en hausse. Toutefois, les acquéreurs sont plus exigeants du fait des nouvelles exigences énergétiques. Les agences devront s’adapter pour accompagner les propriétaires ou les acquéreurs, afin de les aider à se projeter dans les biens (en les aidant à trouver des financements, en proposant des scénarios de rénovation, etc.). Les agences qui adopteront un positionnement stratégique et utiliseront des outils innovants pour se préparer à la reprise dès maintenant auront une longueur d’avance sur les autres.
Article rédigé par Héloïse Fougeray