Bailleur social Bailleurs sociaux : optimisez la gestion de la GPA
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Optimiser la gestion de la GPA : stratégies et bonnes pratiques pour les bailleurs sociaux

Lors de la construction de logements sociaux, une bonne gestion de la post-livraison est primordiale pour assurer la satisfaction des locataires et garantir la pérennité du patrimoine immobilier. La garantie de parfait achèvement (GPA), qui couvre la première année suivant la livraison d'un logement neuf ou rénové, est un levier essentiel pour les bailleurs sociaux. Elle permet de résoudre rapidement les désordres ou malfaçons détectés, tout en maintenant une relation de confiance avec les locataires. Cet article vous détaille les obligations légales des bailleurs sociaux en matière de GPA, les bonnes pratiques pour coopérer efficacement avec les locataires ainsi que les étapes clés pour répondre aux demandes pendant cette période critique.

Comprendre les obligations légales de la GPA pour les bailleurs sociaux lors de la livraison de logements neufs

La garantie de parfait achèvement est une obligation légale qui incombe à tout constructeur ou promoteur, incluant les bailleurs sociaux lorsqu’ils agissent en tant que maîtres d’ouvrage. Dans le cadre de la Vente en État Futur d'Achèvement (VEFA), où un organisme HLM acquiert un programme immobilier en cours de construction ou à bâtir, la GPA devient un outil indispensable pour garantir la conformité des travaux réalisés et la satisfaction des futurs locataires.

La GPA couvre l'ensemble des désordres signalés par le maître d'ouvrage lors de la réception des travaux, ainsi que ceux identifiés au cours de l'année suivante. Pour les bailleurs sociaux, cela signifie qu'ils doivent veiller à la bonne exécution des travaux de réparation par les entreprises intervenantes et respecter les délais imposés par la législation. En effet, la GPA impose aux entrepreneurs de corriger tous les défauts de conformité et les vices apparents dans l’année suivant la réception (articles 1642-1 et 1648 alinéa 2 du Code civil).

Dans le cadre d'une acquisition en VEFA, les bailleurs sociaux doivent faire preuve d'une vigilance accrue. Ils n'ont pas nécessairement un contrôle direct sur toutes les étapes de construction. Cela peut rendre le suivi des garanties plus complexe.

Cependant, en tant qu'acquéreurs de logements en VEFA, les bailleurs sociaux bénéficient de plusieurs garanties cumulatives :

  • La garantie financière d'achèvement : qui assure l'achèvement des travaux en cas de défaillance du promoteur.
  • La garantie de parfait achèvement : qui impose au promoteur de corriger les vices apparents et les défauts de conformité signalés par l'acquéreur (le bailleur social) lors de la réception des travaux ou dans l'année qui suit.
  • La garantie décennale : qui couvre les dommages compromettant la solidité de l'ouvrage ou le rendant impropre à sa destination pendant dix ans après la réception.

Ces garanties sont cumulatives et indépendantes, offrant une couverture étendue aux bailleurs sociaux. Ils doivent donc être particulièrement attentifs à la gestion de ces garanties pour protéger leur patrimoine et assurer le bien-être de leurs locataires.

Pour garantir la levée des réserves formulées à la réception, le bailleur social doit collaborer étroitement avec les entreprises de construction et le promoteur. En cas de non-respect de ces obligations, les locataires peuvent se tourner vers les tribunaux pour exiger des réparations. Le bailleur se retrouve exposé à d’éventuelles sanctions et à une détérioration de la relation locataire-bailleur.

En somme, la GPA et les autres garanties liées à la construction d’un logement social sont des outils essentiels pour les bailleurs sociaux. Ils leur permettent de s'assurer que les logements livrés répondent aux standards de qualité exigés et de maintenir un niveau élevé de satisfaction parmi les locataires. Pour gérer cette phase avec efficacité, découvrez nos conseils sur notre article sur comment accélérer la mise à l’habitation d’immeubles neufs, en respectant les normes du logement social ?.

Comment les organismes HLM peuvent-ils optimiser la collaboration avec les locataires durant la GPA ?

La coopération entre bailleurs sociaux et locataires pendant la période de GPA est essentielle pour assurer une transition en douceur et éviter les conflits. Voici quelques bonnes pratiques pour renforcer cette coopération :

Désigner un chargé d’opération dédié au suivi de la GPA

Pour garantir une gestion efficace de la GPA, il est recommandé de désigner un chargé d’opération spécialement formé pour superviser cette phase. Ce professionnel sera l'interlocuteur principal des locataires et des entreprises, assurant : 

  • le suivi des travaux ;
  • la communication des délais ;
  • la coordination des différentes interventions. 

Le but est d’éviter les malentendus et de maintenir un lien fort avec les locataires.

Organiser un dispositif d’accueil dans la résidence

Lors de la livraison d’une nouvelle résidence, organiser un dispositif d’accueil dans les parties communes peut se révéler très bénéfique. Cet événement permet au bailleur de :

  • rencontrer les locataires ;
  • leur présenter les services offerts par la résidence ;
  • répondre à leurs questions sur le quartier ;
  • leur rappeler les modalités de la GPA. 

La présence du promoteur lors de cette réunion est également conseillée pour expliciter les garanties offertes et les démarches à suivre en cas de problème.

Assurer un service après-vente (SAV)

Le service après-vente (SAV) doit apporter un soutien technique et juridique tout au long de la GPA. Un SAV réactif et bien structuré est indispensable pour rassurer les locataires et résoudre rapidement les problèmes.

Ce service doit gérer les différentes garanties après la livraison :

  • la GPA pour les désordres signalés dans la première année ;
  • la garantie de bon fonctionnement (GBF), couvrant les équipements sur une période de deux ans ;
  • la garantie décennale pour les gros ouvrages.

Gestion des logements HLM : comment répondre rapidement aux demandes des locataires pendant la GPA ?

Assurer une réponse rapide et efficace aux demandes des locataires pendant la GPA est un défi pour les bailleurs sociaux. Inspiré des bonnes pratiques du secteur, voici un processus en plusieurs étapes pour optimiser la gestion de cette période.

Visuel reprenant les 4 étapes pour répondre efficacement aux demandes des locataires lors d'une GPA

Étape 1 : préparer la GPA avant l’arrivée des locataires

La préparation est la clé du succès pour une gestion sans encombre de la GPA. Avant la livraison, le bailleur doit s'assurer que tous les procès-verbaux de réception sont complets et que les réserves ont été clairement identifiées. Il est également crucial de former le personnel en charge du suivi de la GPA et de mettre en place des outils numériques pour faciliter la gestion des données.

Étape 2 : planifier des visites techniques régulières

Organiser des visites techniques dans chaque logement et dans les parties communes de la résidence est essentiel pour identifier les défauts apparents avant qu'ils ne deviennent des problèmes majeurs. Généralement, une modélisation 3D est réalisée par un architecte pour projeter ce que sera l’immeuble demain, mais cela n’est pas exploitable par le constructeur ou le bailleur social. En revanche, l'utilisation d'outils comme InSpacer permet de numériser les parties communes et d'établir des réserves précises. Cette modélisation 3D aide à identifier les espaces communs, tels que les locaux à poubelles, les parkings à vélos, les compteurs d’eau et d'électricité ou encore le local à fibre, facilitant ainsi les interventions ultérieures en cas de sinistre.

Étape 3 : notifier et coordonner les réparations

Une fois les défauts identifiés, le bailleur doit notifier les entreprises concernées et coordonner les réparations. Un planning partagé avec les locataires peut être utile pour organiser les interventions, tout en minimisant les perturbations. Il est également recommandé d’utiliser des outils numériques pour suivre l'avancement des travaux en temps réel.

Étape 4 : vérifier la bonne exécution des travaux

Après chaque intervention, il est crucial de vérifier la bonne exécution des travaux. Le bailleur doit alors mettre à jour ses bases de données patrimoniales pour conserver une trace des interventions et des états des lieux. 

La réalisation des états des lieux par Check & Visit permet d’obtenir des rapports très complets, révélant parfois des défauts qui auraient pu passer inaperçus auparavant. Ces rapports offrent une synthèse précise des “dégradations” observées avant l’entrée des résidents.

La combinaison de la modélisation 3D et des rapports d’état des lieux réalisés en amont de la construction permet aux bailleurs sociaux d’alimenter leur base patrimoniale de manière efficace. Cette approche leur offre une meilleure connaissance de leur patrimoine et facilite l’intervention des techniciens lors des maintenances obligatoires une fois les logements mis en habitation. Cela permet ainsi au bailleur social d’exploiter pleinement ses données patrimoniales dans le pilotage de son parc.

GPA : 5 points clés à retenir pour les bailleurs sociaux

  • désigner un chargé d’opération dédié pour assurer un suivi rigoureux de la GPA.
  • organiser des dispositifs d'accueil dans les nouvelles résidences pour favoriser les échanges avec les locataires.
  • utiliser des outils numériques comme InSpacer pour faciliter la gestion des réserves et des interventions.
  • mettre en place un service après-vente réactif pour gérer les différentes garanties post-livraison.
  • établir un processus structuré pour répondre rapidement aux demandes des locataires et maintenir un haut niveau de satisfaction.

Article rédigé avec Céline Montois et Héloïse Fougeray.