Le DPE fait aujourd’hui figure d’incontournable en matière de rénovation énergétique dans l’immobilier résidentiel. Si sur le fond sa fiabilité est encore jugée insuffisante selon certains professionnels de l’immobilier, sur la forme, il demeure un dispositif réglementaire de taille, du fait de son intégration dans la Loi Climat et Résilience. Votre rôle est d’accompagner vos propriétaires dans cette transition en leur apportant un maximum d’informations et de conseils pour la mise aux normes leur logement. Quels sont les travaux d’isolation à prévoir pour la rénovation énergétique d’une maison individuelle ? Voici les différentes techniques d’isolation permettant à vos clients d’améliorer l’étiquette énergétique de leur bien.
Un logement mal isolé au niveau thermique conduit irrémédiablement à des dépenses énergétiques excessives. Différents types de travaux sont possibles, et plusieurs dispositifs d’aides financières ont été mis en place par l’État. L’objectif est d’encourager et aider les propriétaires, y compris les plus précaires, à entreprendre des travaux de rénovation énergétique de leur bien.
Avant cela, plusieurs paramètres sont à prendre en compte. À commencer par l’identification des zones du logement et des équipements dont l’efficacité énergétique est insuffisante et qui sont la cause des déperditions thermiques. Votre propriétaire sera en mesure d’envisager les travaux de rénovation énergétiques adéquats :
La nature des travaux de rénovation énergétique à entreprendre dépendent de la classe énergétique du logement. Certains travaux prioritaires permettront au bien de sortir de l’état de passoire énergétique (logements classés F et G). Les restrictions en matière de location pourront donc être levées.
A contrario, un bien classé D ou E, disposant d’un meilleur confort thermique, pourra bénéficier de travaux pour obtenir :
On recense 4 types de travaux de rénovation énergétique permettant de sortir de l’état de passoire thermique les logements classés F ou G :
Une mauvaise isolation, voire absence d’isolation, de la toiture, des planchers et des murs sont généralement en cause.
La rénovation énergétique d’une maison par les combles apparaît comme la solution la plus rentable et la plus efficace.
Selon l’ADEME, l’isolation des combles permet d’obtenir un gain énergétique de 25 à 30 %. Il s’agit de travaux à réaliser en priorité. On distingue deux types de combles aux méthodes d’isolation très différentes : perdus ou habitables.
Les combles perdus sont des espaces non habitables du fait de la hauteur sous plafond ou de la structure de la charpente ne permettant pas de se tenir debout.
La méthode d’isolation la plus fréquente consiste à souffler des flocons de matériaux isolants dans les combles jusqu’à ce qu’un volume suffisant protège le bien des températures chaudes et froides. Il s’agit de la technique la moins onéreuse, qui oscille entre 25 €/m² et 60 €/m². Le chantier peut être réalisé en une journée.
Les combles habitables peuvent être aménagées en espaces à vivre supplémentaires. On les isole généralement à l’aide de rouleaux ou de plaques de matériaux isolants que l’on fixe sur l’intérieur du toit.
Selon le matériau utilisé, l’isolation de combles habitables varie entre 50€ et 200€ par m² et le chantier peut durer plusieurs semaines. Le bénéfice vaut l’investissement, puisqu’à l‘issue des travaux, le bien disposera d’une ou plusieurs pièces supplémentaires en fonction du projet d’aménagement.
Deuxième poste le plus économique en termes de consommation d’énergie, l’isolation des murs représenterait un gain d’environ 25% sur la facture énergétique. Il existe 2 méthodes : l’isolation des murs par l’intérieur ou par l’extérieur.
Ce procédé permet de supprimer l’intégralité des ponts thermiques. Il s’impose comme étant la méthode la plus efficace pour éradiquer les déperditions de chaleur. Deux techniques sont alors possibles :
Elle consiste à fixer du matériau isolant directement sur les murs intérieurs du logement, pour réduire significativement les déperditions d’énergie.
Lorsqu’ils ne sont pas isolés, les planchers bas peuvent être responsables d’approximativement 7 à 10% des déperditions thermiques totales de l’habitation. Selon la configuration des sols, plusieurs techniques peuvent être mises en œuvre.
Ce procédé est adéquat dans les habitations dotées d’un espace vide non chauffé entre le plancher bas et le sol naturel (terre) : vide sanitaire, garage, cave, etc. Il y a plusieurs méthodes. L’artisan peut :
À SAVOIR
Un plancher à hourdis se compose de poutres, généralement en béton, avec des armatures intégrées et de modules préfabriqués (en béton, en polystyrène ou en bois), qui s’insèrent entre ces poutres.
En l’absence de vide sanitaire ou d’un espace vide non chauffé, la technique de l’isolation du sol par le dessus est privilégiée. Elle suppose un accès direct à la dalle sur laquelle sera posée une chape isolante, une chape flottante, un plancher à hourdis, ou des panneaux d’isolants sur la dalle. On finit ensuite par l’application d’un revêtement adapté.
Dans certaines maisons, la dalle a été directement coulée sur un terre-plein, c’est-à-dire directement sur le sol. Dans ce cas, un isolant de 20 cm d’épaisseur minimum sera posé sur le sol, afin de limiter les échanges thermiques entre la terre et la dalle.
Si le vide sanitaire n’est pas assez haut pour permettre un accès confortable, une isolation par remplissage partiel avec un matériau léger peut être envisagée. Sinon, la méthode par le dessus devra être préconisée.
Si le bien a été construit sur un vide sanitaire accessible, cet espace permet d’envisager une isolation par le dessous. C’est également le cas pour une cave non chauffée.
Les ouvrants ou le système de chauffage sont d’autres paramètres pouvent être à l’origine des déperditions thermiques. La pose de fenêtres double vitrages ou le remplacement de radiateurs électriques énergivores par des équipements plus performants sont des solutions qui peuvent être mises en place facilement.
Ce sont des recommandations du diagnostiqueur dans le DPE. Elles constituent, en phase 1, les premiers travaux à effectuer pour augmenter la performance énergétique du bien, voire sortir de l’état de passoire énergétique.
Les propriétaires-bailleurs ne sont pas les seuls concernés par les travaux visant à améliorer la performance énergétique de leur bien. Les locataires peuvent réaliser des travaux de rénovation énergétique du bien qu’ils occupent et prétendre à des aides financières. Pour en savoir plus, découvrez quel type d’accompagnement proposer à vos clients, propriétaires comme locatauires, pour entreprendre la transition énergétique.
Article rédigé par Céline Montois, gestionnaire immobilier